Note d'intention:

Les paroles se croisent pour dire Léna. L'écriture procède par ritournelles et flux répétitifs pour dessiner les personnages, leurs volontés, leurs obsessions, pour recréer le mouvement du vivant au sein du langage.
Cette reconstitution éclatée du réel, ce récit démultiplié, met en scène la fragmentation de l'être par rapport à son "identité" à travers le trajet difficile d'une jeune femme. Il dévoile une rencontre impossible avec le monde quand celui-ci impose ses visions figées, notamment aux femmes. L'identité de Léna est contenue, contrainte et c'est dans le rejet des conventions et des apparences, au risque de sa vie, qu'elle tente un chemin vers un monde plus vaste, plus ouvert, une voie poétique, une autre façon d'exister. Nous poursuivons sur le plateau, une constante dans l'écriture de Gertrude Stein inspirée de ses rencontres avec la peinture, notamment le cubisme, qui consiste à ne pas faire du spectateur le captif d'une chronologie narrative et d'un point de vue unique, mais à lui ouvrir des perspectives sensibles sur le récit, en jouant avec la superposition des différents niveaux de réalité.

Résonances:


Le projet met en résonance différents langages: le théâtre, la danse, le son et l'image. La scène est appréhendée comme un lieu d'écriture dont le texte est une part. Les mots rencontrent l'investissement des corps, à la lisière du théâtre et de la danse. Les voix multiples et les sons agissent sur les dimensions temporelles. La mise en jeu de l'espace mental de Léna offre d'autres vues sur les événements et les personnages. L'image travaille la surimpression et la transparence. Les séquences s'élaborent comme une partition cubiste et construisent un mode de narration particulier.

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