Le théâtre et la danse :

La compagnie le Regard du Loup a pris goût aux métissages artistiques depuis ses premiers spectacles où se sont associés des comédiens, des marionnettistes, des marionnettes ou des formes animées.
La Léna de Gertrude Stein, cette idée de « non-vie », le besoin d’un autre langage que celui des mots qui concerne directement la présence ou l’absence des corps a stimulé la rencontre d’une comédienne ayant une formation de danseuse et la conception d’une traversée en partie chorégraphique de ce récit.
L’existence de Léna se déroule dans une sorte de transparence, une façon d’être au monde, de l’accepter docilement sans y prendre part totalement, de s’en protéger. Sa présence est qualifiée de « rêveuse et absente », de « patiente ignorance » mais plus elle est contrainte et opressée, plus elle devient insaisissable et dérangeante.
La danse s’apparente à la fonction poétique du langage. Elle traduit un monde intérieur par une réalité plastique qui en préserve les facettes et les nuances.
Les personnages qui entourent Léna ont fait l’objet d’une recherche sur les sphères corporelles liées à leur fonction, leur place dans le récit et sur les façons d’habiter l’espace. Leur apparence et leur comportement font l’objet par moment d’une sorte de « distorsion » quand est privilégiée la vision que Léna se fait d’eux.
Les flux de paroles s’accumulent, laissent des traces, les corps creusent leurs sillons, jouent aux frontières du théâtre et de la danse, pour provoquer une sorte de maëlstrom dans lequel Léna s’enlise avant de s’échapper.
Ce travail a été préparé avec Paola Cordova, danseuse et comédienne qui interprète Léna, travail nourri de nombreuses influences comme celle de Pina Bausch qui a autant bouleversé les codes de la danse que ceux du théâtre et d’autres comme celle de Anne Teresa de Keersmaker, de Christian Rizzo.

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